Au début du 20ème siècle, dans les annés 30, dans le petit village de 125 âmes de Celvain, situé en Mauricie, Vincent Frovier , un bûcheron du village, menait une vie relativement tranquille et heureuse. Il aimait beaucoup aller à la chasse en solitaire et boire un coup. Il était assez apprécié dans le village, mais plusieurs personnes lui reprochaient de ne pas être assez pratiquant.
Le matin du 24 décembre, un grand vent soufflait et le sol était recouvert d'une épaisse couche de neige. Les habitants de Celvain se préparaient tranquillement à se rendre à la messe de minuit. Par contre, Vincent Frovier décida d'aller chasser au lieu d'aller à la cérémonie de Noël, ce qui consternait les autres villageois. Il se préparait à se rendre dans la forêt. Il prit son fusil, son manteau et son chapeau de fourrure, quitta sa demeure et marcha en direction de la forêt. Pendant quelques minutes, il se promena à la recherche d'une bête à tuer, quand il trouva un petit lièvre. Il prit son fusil et tenta de tirer le rongeur. Il échoua au premier coup , mais réussit au deuxième. Il s'approcha pour ramasser l'animal quand une grande créature lui sauta dessus et le fit tomber dans la couche de neige.
Immédiatement, il releva la tête et aperçut la bête. Elle faisait environ deux fois la taille d'un loup, elle avait une grande mâchoire armée de dents tranchantes et une énorme chaleur s'émanait de son corps. Le bûcheron prit son fusil et tira l'imposante créature, ce qui sembla ne lui faire aucune blessure. Il essaya de s'enfuir, mais l'animal l'empêchait de passer.
Alors, il chercha à tâtons son chapelet dans sa poche et il se rappela qu'il l'avait laissé sur sa table de chevet. Il donna un coup de crosse de fusil à la bête et celle-ci roula dans la neige. Le bûcheron s'élança dans l'autre direction, mais il ne pût faire trois mètres que la bête lui sauta dessus. Elle le mordit violemment au visage et au cou et lui donna de grands coups de pattes.
Après la messe de Noël, les villageois fâché de l'absence de Vincent Frovier à la cérémonie, se rendirent compte que ce dernier avait disparu. Le maire du village, Jacques Celvain , ordonna aux habitants de rechercher le bûcheron, en vain. On ne trouva de l'homme qu'une longue traînée de sang sur le blanc immaculé de la neige.
Depuis ce temps, on raconte que le diable a voulu punir Vincent Frovier pour son manque de foi et on dit que l'âme du bûcheron rôde dans la forêt et qu'il peut prendre la forme d'une immense bête.